CHEZ L’ENFANT

L’OSTEOPATHIE CHEZ L’ENFANT

S’il est un âge privilégié où l’ostéopathie peut et doit agir, c’est bien chez le nouveau-né et le nourrisson, notamment sur le crâne. Bien sûr, l’enfant et l’adolescent ne seront pas délaissés pour autant. Pourquoi un tel privilège du crâne chez le nouveau-né et le nourrisson ? Simplement parce que la première période de la vie que constitue l’enfance est essentielle à l’équilibre harmonieux de son développement futur et conditionne bon nombre des différents apprentissages qu’il devra effectuer.

L’ACCOUCHEMENT

Le crâne du foetus à terme est constitué en grande partie de structures membraneuses (non encore osseuses) déformables et articulées les unes aux autres pour permettre la croissance. Il subit les contraintes mécaniques naturelles dues à son expulsion de l’utérus de la mère.
Si tout se déroule bien et naturellement, il y a peu de problèmes. Par contre, si, pour quelque raison que ce soit, le crâne de l’enfant subit une contrainte quelconque comme, par exemple, l’utilisation de spatules, de forceps ou de ventouses pour accélérer l’accouchement, il s’en suivra non seulement des perturbations de la biomécanique crânienne mais aussi des déformations du crâne lui-même.
Ces déformations se retrouveront souvent, à la naissance, sous la forme de pathologies diverses telles que:
• un crâne déformé (plagiocéphalie) sous quelque forme que ce soit et notamment en pain de sucre,
• une bosse séro-sanguine,
• une orbite plus petite d’un côté que de l’autre,
• un conduit lacrymal bouché entraînant un larmoiement ou une conjonctivite,
• un nez écrasé avec ou sans rhinite, etc…

LES CONSEQUENCES

chez le nouveau-né :
des rhumes répétés, certains strabismes, des régurgitations ou vomissements, une difficulté à l’endormissement, un sommeil agité avec réveil fréquent, des pleurs fatiguant les mamans, etc….

à l’école primaire :
il s’agira d’angines fréquentes, d’otites répétées, de laryngites, mais aussi de difficulté à fixer l’attention, de nervosité, d’agressivité, de nombreux troubles du comportement qui montreront un enfant mal dans sa peau, car l’enfant aura un crâne mécaniquement restreint, c’est-à-dire manquant de liberté articulaire, que la croissance, venant solliciter davantage, perturbera logiquement. Que d’enfants sont classés comme caractériels ou affublés de multiples problèmes psychologiques alors qu’ils sont simplement « mal dans leurs pompes » comme ils disent si bien : en effet, il en va des chaussures trop étroites comme d’un crâne trop serré.
Heureusement, la nature nous permet d’adapter en permanence, du mieux possible, mais toujours à nos dépends, ce qui diminue de plus en plus notre potentiel de défense.

à la puberté :
le crâne ainsi déformée à l’accouchement pourra favoriser l’apparition d’une scoliose afin de garder l’équilibre des parallèles des yeux et du sol.

à l’adolescence :
lors de ses grandes poussées de croissance, adaptant plus difficilement ses perturbations biomécaniques, il commencera à se plaindre de cervicalgies, de torticoli, de dorsalgies, de sinusites, de maux de tête, de fatigue, de dégoût, etc….

Toutes ces pathologies se feront de plus en plus fréquentes en y ajoutant parfois d’autres pathologies telles que paralysies faciales, migraines, bourdonnements d’oreille et autres encore qui fragiliseront son devenir d’adulte et donc de vieillard.

LE REMEDE

L’expérience quotidienne nous prouve que l’organisme, notamment celui du bébé et de l’enfant, réagit le plus souvent de façon spectaculaire aux techniques manuelles alors qu’il est d’une très grande sensibilité à la toxicité médicamenteuse.
Cette constatation doit encourager les parents à faire traiter les enfants par les techniques les moins agressives possibles, et cela d’autant plus que l’accouchement est responsable dans une large part de la pathologie de l’enfant et conditionne souvent son développement structural futur.
Tout d’abord, faire un bilan du crâne du nouveau-né à la naissance (dans le premier mois), soit en préventif lorsqu’il n’y a aucun problème apparent, soit en curatif s’il y a une lésion.
Ensuite, penser, devant toute pathologie fonctionnelle répétitive, que l’enfant a du mal à adapter et qu’il faudrait peut-être mieux l’aider à s’équilibrer.
Finalement, la prévention : comme on entretient sa voiture de façon régulière, faites faire un bilan ostéopathique à votre enfant une à deux fois par an.

MODE D’ACTION

En mobilisant les différents os du crâne, par des manoeuvres très douces et délicates (certains enfants s’endorment même parfois lors du traitement!), votre ostéopathe harmonisera l’ensemble de la biomécanique crânienne.
Le crâne ne pouvant être dissocié du reste du corps, il va de soi que tout bon praticien se gardera de ne vérifier que le crâne.
Attention donc aux soi-disant praticiens spécialisés en crânien car l’ostéopathie est une médecine globale où le corps est un tout et où, mieux que de soigner une maladie, on renforce les défenses de l’organisme en rééquilibrant les différents systèmes qui organisent le corps et l’esprit.

« Tant que vous vous bornerez à rassembler quelques traits saillants des désordres pathologiques pour en former des groupes intellectuels qui ne se rattachent pas aux organes, tant que vous me défendrez de vérifier par des rapprochements physiologiques la vérité de ces abstractions, tant que vous n’aurez point relié les désordres les plus violents aux lésions les moins prononcées et, même, à chaque degré d’action de chaque viscère qui constitue l’état de parfaite santé, je dirai que vous n’avez point compris l’énigme de la nature vivante et vos déclarations ne me feront pas plus d’effet que les cris de vos aveugles partisans. »

Docteur BROUSSAIS

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